De l’amour : des ados dans l’expo
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Au détour de l‘exposition De l’amour, une installation singulière accroche l’œil des visiteurs du Quai des Savoirs : un pêle-mêle de textes, collages, dessins, composent un panneau portant la parole d’adolescents. Il est l’œuvre d’une classe de 4e du collège Jean-Rostand à Balma. Et le fruit d’un travail pluridisciplinaire inédit. Suivez le guide.
L’amour, ça rassemble
Une initiative scolaire qui convoque la musique, les langues anciennes et le français pour être présentée dans le cadre d’une exposition scientifique grand public, c’est une première.
Grâce à l’exposition De l’amour, le grec et le latin sont ainsi entrés au Quai des Savoirs. Pour le bonheur de Claire Van Beek, l’enseignante de langues anciennes du collège de Balma, à l’origine de ce projet. « Malgré la réduction de l’équipe projet à trois enseignantes en raison de la crise sanitaire, nous avons pu relier entre elles des disciplines rarement associées », détaille-t-elle. « C’est une magnifique vitrine pour nos matières et l’occasion pour les collégiens de découvrir tout le travail de préparation d’une exposition.» Restait à allier programme scolaire et approche muséographique.
L’amour, ça inspire
Claire Van Beek a articulé le programme de langues anciennes autour des expressions grecques déclinées dans l’exposition, et allié connaissance de la langue, histoire antique et figures des grands empereurs à travers leurs amours.
Les Titus et Bérénice de Bénabar ont également été chantés durant le cours de français de Marie-Laurence Sternak. Cette dernière s’est par ailleurs emparée de la cristallisation de Stendhal, l’un des thèmes de l’exposition, pour aborder l’auteur et élargir le répertoire des textes étudiés.
« Le travail réalisé en théâtre et poésie, sur la rythmique de la langue, les formes d’écriture, l’expression des sentiments, a enrichi l’exercice de création et d’expression orale mené avec la création et l’enregistrement de slams destinés être diffusés sur l’espace d’exposition », complète de son côté la professeure de musique, Béatrice Rouch.
L’amour, ça grandit
Les élèves ont gagné en expression et en maturité, la classe a développé une qualité d‘écoute et de respect notable, favorisant les débats et la créativité, tant individuelle qu’en groupe. « C’est plus difficile de travailler en groupe, reconnaît Noé, mais c’est plus riche. Quand on s’écoute, on arrive à un résultat bien plus intéressant qu’avec une seule idée. »
Marie-Laurence Sternak reste admirative des œuvres produites : « Des poèmes magnifiques, sur la solitude, la perte, la mort, l’absence de regard… ». Certaines poésies ont même été primées à des concours académiques (Jeux Floraux et Amopa). Elea, lauréate du premier prix Amopa ne cache pas sa fierté : « Ça me pousse à écrire plus. Avoir ce prix et participer à cette expo m’ont donné davantage confiance en moi. »
L’amour, ça donne des ailes
Au fil des mois, le panneau construit par les élèves a gagné en contenu et… en proportion. « Travailler avec le Quai des Savoirs, c’était stimulant », avance Elea. « Et aussi beaucoup de responsabilité » complète Lilia. « Mais les débats, l’ambiance décontractée et le fait que tout le monde participait nous ont tous poussés à nous exprimer et on a bien travaillé. »
« Nous n’avions pas imaginé aller aussi loin, conclut Floriane Storer, coordinatrice du projet au Quai des Savoirs. Mais le résultat en vaut la peine : l’originalité et la qualité de la parole des adolescents touchent les visiteurs. Nous avons hâte que les collégiens puissent enfin découvrir à leur tour l’exposition et juger eux-aussi du rendu de leur travail. » D’autres formes sont à imaginer, mais l’expérience sera sans nul doute renouvelée.
(1) Les poésies des élèves sont consultables ici
Crédit photos : DCSTI Toulouse Métropole