Les réseaux sociaux tu maîtriseras !
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En avril, le Quai des Savoirs a testé en classe un nouvel atelier d’éducation aux médias pour le cycle 3 et le cycle 4. Axé sur l’utilisation des médias numériques, il place les participants dans la situation de ceux qui fabriquent l’info sur les réseaux sociaux. Pour expérimenter par le faire, pour connaître, comprendre et… maîtriser ses réseaux d’info.
Fidèle à ses origines, le Quai des Savoirs cultive l’esprit critique en toutes occasions. À commencer par celles où il est le plus malmené, à savoir sur les réseaux d’information numériques qui s’appuient sur la technologie afin d’exploiter nos biais cognitifs.
« La maîtrise de l’information à l’ère numérique présente un double enjeu », expose Laurent Chicoineau, directeur du Quai des Savoirs. « Non seulement elle réclame d’avoir une approche critique pour interroger le contenu qui nous est livré, mais également de comprendre comment cette information est fabriquée et transmise, par le biais d’algorithmes et de robots. »
C’est pourquoi les actions du Quai des Savoirs en matière d’éducation aux médias se concentrent sur les médias numériques, en travaillant à la fois les savoirs scientifiques et techniques.
« Il ne s’agit pas de devenir un pro de la programmation », précise Laurent Chicoineau. « Mais de connaître les principes de base du fonctionnement des algorithmes et de l’intelligence artificielle, qui permettent d’agréger ou de fabriquer l’information —parfois en la falsifiant comme dans le cas des deep fakes. »
Dans la peau d’un.e youtubeur.euse
Repérer les émetteurs des informations reçues, la façon dont elles sont construites, les canaux par lesquels elles lui sont transmises et les buts ainsi visés, telles sont donc les clés du/de la citoyen.ne numérique avisé.e.
Il s’agit bien des ressorts décryptés dans notre nouvel atelier. Pour cela, les participant.e.s se livrent à un jeu de rôle médiatique : chacun.e doit analyser un corpus d’information (sur l’origine de la Covid) de sources et de formes diverses, articles, vidéos, tweets, etc., puis retransmettre leur contenu en les traitant différemment selon le rôle qui lui est attribué, youtubeur.euse ou journaliste scientifique, par exemple.
Rôle à endosser, angle d’attaque et émotions à susciter sont décrites sur une carte individuelle à partir de laquelle chaque acteur.trice doit ensuite élaborer un storyboard, puis mettre en scène et enregistrer un mini-support de 3 minutes maximum.
Les acteurs doivent éviter certains pièges contenus dans le corpus, repérer les techniques et les codes utilisés pour s’en emparer à leur tour.
Ce dispositif élargit ainsi la palette de l’offre scolaire du plateau créatif du Quai Savoirs. Il a été développé en partenariat avec les associations Planète Sciences Occitanie et Science Animation, avec le soutien de la Délégation académique à l’éducation artistique et culturelle (DAAC) de l’académie de Toulouse, puis testé auprès de collégien.ne.s et de lycéen.ne.s de Saint-Orens et de Toulouse Saint-Sernin.
Le nouvel atelier EMI s’inscrit dans la droite ligne de nos pratiques alliant questionnement scientifique des médias et esprit critique, démarche déclinée aussi bien dans les podcasts Au crible de la science, dans lesquels un.e spécialiste Info Com interroge le traitement d’un sujet spécifique aux côtés d’un.e spécialiste concerné.e, que lors de l’éditathon Femmes & Sciences, un événement pour s’approprier Wikipédia.
Cette invitation permanente à l’analyse critique active sera par ailleurs au cœur de notre prochaine grande exposition Esprit Critique, détrompez-vous !
Photo d’en tête crédit : DCSTI Toulouse Métropole