Poésie de la flamme – Compagnie Carabosse

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Carabosse n’a jamais cessé, depuis sa création, de parler le langage artistique de la flamme qui rassemble et transforme l’espace public. Depuis 2020, la compagnie cherche à enrichir son écriture en réfléchissant notamment à l’évolution du rapport que l’on entretient avec le feu.

Leur spectacle phare, Installation de feu, adapté au Jardin Royal de Toulouse durant cette résidence, a été présenté durant Lumières sur le Quai 2023.

Compagnie Carabosse

Depuis 1988, la compagnie Carabosse enflamme les lieux publics avec des créations in situ éphémères. Ce collectif d’artistes regroupe concepteurs, scénographes, musiciens et bricoleurs, qui mettent leur poésie au service des inflammations de feu qu’ils conçoivent. Leurs créations voyagent à travers le monde, du Vietnam aux États-Unis, de la Corée à la Nouvelle-Zélande, de l’Angleterre au Mexique. 

Résidence au Quai des Savoirs en octobre 2023

Lorsque la compagnie Carabosse répond à l’appel à projets pour le festival Lumières sur le Quai 2023, l’idée d’une résidence Arts-Sciences germe. Avec en toile de fond l’exposition Feux, Mégafeux, l’équipe du Quai des Savoirs organise alors la venue de six membres de la Compagnie et les plonge dans la thématique du feu en diversifiant les points de vue et organisant des rencontres avec plusieurs professionnels : pompier, physicien, géographes, philosophe…

Explorer la flamme

En 2020, la compagnie Carabosse est lauréate du dispositif « Recherche en théâtre et arts associés » de la DGCA/ministère de la Culture pour son projet Alphabet de Feu, une recherche scientifique autour des structures de flammes et leur combustion, menée avec Vincent Robin, enseignant-chercheur de l’Institut P’ de l’université de Poitiers, laboratoire de recherche des domaines des Sciences Physiques et des Sciences de l’Ingénierie. Cette collaboration fait des étincelles. Tout de suite, l’équipe artistique se réjouit des nouveaux horizons que cela ouvre. S’ensuit l’envie de poursuivre cette collaboration sur le long terme tout en constituant une vraie communauté scientifique autour de la compagnie.

En 2021, la collaboration avec Vincent s’est articulée autour de la relation entre la flamme et le mouvement. Ils explorent plus particulièrement la question de la récupération de la chaleur de la flamme pour créer un mouvement. C’est ainsi que naît l’idée du vortex, tresse de feu produite par la seule énergie de la flamme. Sans utiliser d’appareil mécanique externe, la flamme s’allonge et se met à tourner. Cela a donné naissance à de nouvelles structures pour leurs installations de feu. Le travail avec le physicien se poursuit aujourd’hui autour du son de la flamme.

Questionner le rapport au feu

La semaine au Quai des Savoirs est l’occasion idéale pour la Cie Carabosse de faire un pas de côté, de se détacher des projets en cours pour se consacrer à la réflexion et au brassage d’idées, sans impératif de résultat.

L’idée de cette résidence est de croiser les regards autour du feu, en commençant par la visite de la grande exposition. Rejoints par Vincent Robin, les membres de la Compagnie partagent ensuite un temps d’échange avec Aline Wiame, philosophe à l’Université Toulouse – Jean Jaurès, et le lieutenant sapeur-pompier Giorgio Esposito du SDIS 31. Ami ou ennemi, entre symboliques et pratiques, les angles d’approche sont nombreux.

Le festival Pint of Science, accueilli au Café Euclide, a également également permis à l’équipe de discuter avec Mélanie Saulnier et Solène Havard, chercheuses en géographie de l’environnement, autour de l’ambivalence du feu – destructeur et bénéfique.

La Cie Carabosse dresse un bilan enthousiaste de la semaine avec une envie redoublée de poursuivre sa démarche d’ouverture et d’élargir sa communauté, véritable source d’inspiration pour enrichir leur projet artistique, politique et environnemental.

En coproduction avec l’Usine – Centre national des arts de la rue et de l’espace public (Tournefeuille / Toulouse Métropole)


Crédit photos : © Emmanuel Grimault

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